Après 3h de train, 4h30 de car et 2h de voiture, me voici dans le bush ! Le trajet me fait bien sentir et comprendre que nous sommes au milieu de nul part … J’arrive à Jamea, du nom de la route qui longe la ferme. La ville dans laquelle je me situe est Trangie qui est tout de même à 45km de la ferme. Welcome in the bush !
A propos du farm work : mais pourquoi s’enterrer dans le fin fond du bush me direz-vous ?!
La raison est simple : le WHV (Working Holiday Visa) Australien est le seul pays (pour l’instant) qui propose de prolonger votre séjour d’une année supplémentaire, en échange de 3 mois de travail « régional » (88 jours très exactement). Alors pourquoi s’en priver ? Les kilomètres que j’ai parcouru depuis mon arrivée, rien que dans le New South Wales me confirment que 2 ans ne seront pas de trop pour explorer comme il se doit ce pays immense …
Le gouvernement Australien n’est pas fou et les règles concernant le farm work sont nombreuses : il faut connaître les codes postaux des villes car tous ne sont pas éligibles à la validation de votre 2ème visa ! Ensuite, il faut se renseigner sur les tâches concrètes car les emplois à pourvoir ont un lien avec la pénibilité : les domaines de la construction, de l’agriculture, des mines, ainsi que le fruit-picking sont tous éligibles. En revanche, être au pair, serveuse, cleaner : ça ne marche pas ! Vous devez également vous assurer que votre future paye et votre taux horaire soit bien équilibré (pour ne pas se faire avoir tout d’abord !) … En effet, travailler quelques heures par jour seulement et/ou être peu payé ne vous permettront malheureusement pas de valider votre 2ème Visa.
Et comme si cela ne suffisait pas, les arnaques de travail régional pullulent ! Double peine pour les backpackers, pour qui trouver du farm work peut se révéler être une longue quête semée d’embûches !
Je sais donc la chance que j’ai d’être passée au travers de toute ces galères ! Suite à une annonce que j’avais posté sur Facebook, Kate, ma future boss, m’a contacté pour m’expliquer le job, photo à l’appui, en me disant que je pouvais commencer dès que je serais dispo … De la chance je vous dit !

Kate et Greg, sont donc proprio d’une cattle farm (comprenez, ferme de bovins) de 800 hectares, avec quelques moutons également. Ils font d’autre part pousser des céréales (cropping). Jason et Joe sont les 2 employés de ferme vivant également sur la propriété. Et moi et bien je suis un peu « femme à tout faire ». Jardinage, cattle work, s’occuper des moutons, emmener les enfants à la piscine, traiter les champs, etc. Mes tâches sont variées ! Et mes journées sont longues … Je travaille environ 10 à 11h/jour et 7jrs/7 … Etant payée à l’heure, les grandes amplitudes m’arrangent bien mais le fait de ne pas avoir de day off est réellement épuisant … Un réveil qui sonne à 6h15 tous les jours, c’est dur ^^
Cependant, malgré ces quelques inconvénients, j’ai tout de même pas mal d’avantages : je dispose de ma maison (bien qu’à part y prendre ma douche et y dormir, je n’ai clairement pas l’occasion d’en profiter plus !) ainsi que de mon propre véhicule pour me rendre à la ferme tous les jours (10km aller/retour). Comme beaucoup de ferme en zone reculée, Kate et Greg ont un puit de diesel : donc même pas besoin de payer mon carburant (pour le côté écolo, on repassera en revanche !). J’ai également la chance de prendre mon lunch et mon dîner chez eux : food and accomodation provided ! J’ai donc très peu de dépenses et un bon salaire. Lucky me !
En contrepartie, vous aurez en revanche compris que je n’ai plus de vie ! Nos journées sont entièrement dédiées au farm work … Kate, Greg, Jason, Joe et les enfants faisant ça depuis toujours, ils ne se rendent pas franchement compte qu’on pourrait ne serait-ce que songer à se reposer de temps en temps …
En résumé, effectuer son farm work c’est en quelque sorte « sacrifier » 3 mois pour en gagner 12 … Alors au boulot !
Vous pouvez jeter un œil à la vidéo qu’ont réalisé les Broughton lorsque leur ferme a été inondée, quelques mois avant mon arrivée …
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