Le trajet Phnom Penh-Sihanoukville m’a bien fait comprendre que je n’avais pas encore les codes du pays … Difficile de switcher d’un mode de voyage à un autre !
Mais rien de mieux qu’une voisine parlant un peu anglais pour passer le temps, lorsqu’un bus met le double du temps de trajet annoncé ! Nous avons donc essayé de bredouiller nos prénoms et nos âges, dans cette langue qui n’est pas la nôtre. Nous avons partagé nos en-cas et j’ai même eu la chance d’avoir une initiation au khmer !
Il est impossible voir idiot de comparer des pays mais ce joyeux bordel, fait de rencontres et discussions improbables, entrecoupés d’arrêts pour faire pipi au bord de la route ou encore pour checker la mécanique qui se fatigue, m’ont fait me sentir plus à l’aise dans ce rapport aux choses et aux gens. Moins de fioritures et d’hypocrisie, plus d’authenticité et de partage au pays du sourire qui porte bien son nom.
J’ai pris mon premier tuk-tuk avec ma voisine et sa fille et je me suis sentie un peu bête lorsqu’elle m’a demandé :
– Tu as réservé à quel hôtel ?
J’avais déjà eu du mal à payer mon ticket de bus, tant l’idée ne m’était pas familière mais alors anticiper pour réserver une chambre, cela m’était tout bonnement sortie de l’esprit …
Je me suis donc retrouvée à payer 20$ ma première nuitée, erreur de débutante !
Je vous passe l’extase (et je pèse mes mots !) de redécouvrir le confort d’une chambre. Avoir la possibilité de fermer à clé, sans que l’on vous observe, sans être dans l’illégalité d’un sombre trottoir, pouvoir se doucher et enfin mettre la clim’ … J’étais comblée !
Le lendemain, j’ai donc pu visiter rapidement Sihanoukville. Comme beaucoup, je n’ai pas aimé cette ville où règne un fort sentiment de malaise.
Sihanoukville a connu son heure de gloire, avec hôtels bons marchés, plages agréables et bars les pieds dans l’eau il y a quelques années. Aujourd’hui, le revers de la médaille me donne la nausée. Étant une porte d’entrée sur les îles (Koh Kong et Koh Rong Samloen), Sihanoukville jouit de son emplacement privilégié et a su faire rester les voyageurs de passage, en proposant des soirées festives et de l’alcool pas cher notamment. Et si vous regardez dans le fond du bar où vous sirotez votre noix de coco, il n’est pas rare de voir un homme blanc d’une soixantaine d’années en compagnie d’une (très) jeune femme. Ou bien, seul, mais en train de commander son quatrième whisky à 2$ et de scanner les environs à la recherche de qui passera la fin de soirée avec lui …
J’ai apprécié me balader le long de Ou Chheuteal (Serendipity) Beach au petit matin. Voir les familles, qui allaient plus tard vendre avec leurs charrettes ambulantes, prendre le petit-déjeuner ensemble, les responsables des bars et hôtels qui émergeaient tout doucement depuis leurs hamacs, les enfants qui se baignent avant que la chaleur ne devienne étouffante. Mais de manière générale, je me suis sentie très mal à l’aise dans cette ville balnéaire qui ne s’éveille qu’au moment de l’happy hour, comme si ma simple présence validait le tourisme sexuel ou encourageait de quelque sorte que ce soit un style de voyage plus que douteux.
Il n’en fallait donc pas plus pour que le combo tourisme de masse et prostitution me laissent de Sihanoukville un goût amer. Mais cette ville restera aussi celle des retrouvailles avec mon amie de toujours et son copain ! Après avoir vécu plus d’un an avec l’absence, de tout et tout le monde au quotidien, se retrouver comme l’on s’est quitté la veille m’a totalement reboostée.

Toutes les photos d’Away we Roam à Sihanoukville ici.
Bons plans à Sihanoukville
Auberge Spicy Society : pour 5$ la nuit, l’auberge est très bien située si vous souhaitez prendre le ferry. L’embarcadère se trouve tout simplement à cinq minutes à pieds au bout de cette même rue !
Compter une vingtaine de dollars pour l’aller/retour en ferry. N’hésiter pas à comparer les prix avec votre auberge/hôtel et au débarcadère.
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