Cap sur le paradis blanc du Cambodge, j’ai nommé Koh Rong Samloen !
S’étirant sur 24km² seulement, cette île est la petite sœur de Koh Rong, réputée plus festive. Présentée comme un havre de paix, cette destination est faite pour vous si vous voulez lézarder sur des plages sublimes, tenter d’apercevoir des singes dans la jungle, ou encore siroter des noix de coco et autres fruit shakes. Si vous souhaitez prendre le temps, tout simplement.
Après des mois de road trip au rythme effréné, la perspective de ne « rien faire » m’avait un peu effrayé … Mais je vous rassure, le décor idyllique m’a immédiatement convaincue !

Après une rapide traversée via un ferry sans trop de charme, c’est un petit bateau de pêcheur qui nous attend au débarcadère. Comme des aventuriers chargés, nous avançons jusqu’à lui avec de l’eau jusqu’aux genoux, pour hisser nos gros sacs dans l’embarcation.
La descente est aussi acrobatique que la montée, avant d’amerrir à M’Pay Bay Village et de découvrir notre guest house, Costal 23. Au cœur d’un village de pêcheurs, la demeure a presque les pieds dans l’eau. La terrasse qui fait office de salle commune est jonchée de coussins, de petites tables. Ici on marche pieds nus et on entend souvent jouer du ukulélé. C’est comme si l’on m’avait transporté dans un autre monde (
de hippies).
Nous passerons notre première soirée à siroter des gin tonic, mes oreilles grandes ouvertes à écouter les récits d’aventures de mes amis qui ont déjà visité la Birmanie ainsi que la Thaïlande. Après avoir visionné leurs sublimes photos, je me couche ce soir-là avec des envies et des rêves d’Asie plein la tête …
Pour notre deuxième jour, nous décidons de faire l’ultime effort d’une randonnée dans la jungle.
Nous croisons malheureusement beaucoup de déchets sur les plages et pas mal d’écriteau annonçant la livraison future de grands complexes hôteliers : que deviendra cette île qui n’est déjà plus franchement à l’état sauvage ? Quel est la part de la préservation de la faune et de la flore dans la course au profit ?
Après avoir naïvement suivi des flèches tracées dans le sable, nous nous retrouvons nez à nez avec une clôture barbelée private property ainsi que d’un couple d’Allemand quiqua. Nous nous interrogeons quant à la suite de l’itinéraire, avant de comprendre que Madame a voulu remettre de l’ordre dans le cadastre khmer, en traçant elle-même les sacro saintes flèches que nous suivons scrupuleusement depuis presque une heure … Demi tour donc !
Ce mini trek entre jungle et mer via Driftwood vaut vraiment le coup, d’autant plus lorsque nous apercevons des singes qui sautent de branches en branches, comme s’ils étaient seuls au monde. Sentiment que nous partageons avec eux sur le moment.
Nous arrivons enfin à Clear Water Bay, pour une séance photos et farniente.

Les soirées sont douces, rythmées par l’éternel dilemme du choix du plat au restaurant du coin : rester sur un classique ou tenter une nouveauté ?
Pour la première fois depuis notre arrivée au Cambodge, nous nous faisons servir puis débarrasser par une enfant … Malaise. Mon amie s’interroge ensuite : y’a t’il une école sur l’île ? Derrière l’impression de paradis pour touristes, quelle est la vie des Khmers ici présent ? Beaucoup vivent du tourisme, un peu de la pêche. Je ne suis pas toujours très à l’aise avec ce statut de touriste, sans trop pouvoir l’expliquer.
Le matin de notre dernière journée sur Koh Rong Samloen, nous prenons notre petit-déjeuner tandis qu’un bébé fait ses premiers pas, sous les regards de sa famille et de ses frères et sœurs. C’est pour ce genre d’instant de vie que je tombe amoureuse du Cambodge. Il y a de la vie tout le temps, à tous les coins de rues. Tous vivent dehors, à l’inverse de l’Australie, faussement chaleureuse bien que sous les mêmes latitudes. Du chien errant au vieillard en passant par les enfants et toute la famille, tout se passe dehors. La toilette, les rires, les devoirs, les jeux, les transactions, les disputes. Quel bonheur de voir un pays qui vit et s’agite après la grande distance que j’ai pu ressentir depuis 1 an maintenant.
Nous partons ensuite pour une excursion de snorkelling à la journée. N’étant pas hyper à l’aise dans les eaux profondes, je me surprends à nager pendant quarante cinq bonnes minutes avec le combo masque et tuba fatigués, tant les fonds marins sont riches. Hallucinant même, de couleurs, de diversité, de taille.
Nous arrivons donc à la nage sur Sunset Beach, pour une séance photos (et vidéos …) fous-rires.
Pour conclure cette journée de rêve, nous rentrons à M’Pay Bay en admirant le coucher de soleil depuis le bateau. Nous prenons des photos, essayons de faire un classement de nos plus beaux couchers de soleil (team Darwin 4ever) en se disant que celui-ci se place d’entrée très haut. Nous essayons de profiter du moment présent et sommes béats d’admiration devant ce moment fugace et pourtant quotidien.
Dernière nuit à Koh Rong Samloen, au son des orages que j’ai l’impression d’entendre gronder au milieu du dortoir (une fine couche de bambou nous protège seulement de l’extérieur) : ni porte ni fenêtre. La pluie est diluvienne, les éclairs zèbrent le ciel et j’ai du mal à croire que nous barbotions avec insouciance dans l’eau quelques heures plus tôt. Je pense aux pêcheurs en mer sur leurs coquilles de noix et à toutes les habitations de fortune, pas mieux isolées que nous.
Le lendemain matin, nous reprendrons le ferry, la tête remplie de clichés de carte postales.
Toutes les photos d’Away We Roam sur notre séjour ici.

L’aventure continue : direction Kampot !
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